Les funérailles c’est quoi ?

Désignant l’ensemble des cérémonies et rites funéraires accomplis pour rendre hommage à un défunt, les funérailles ne sont pas l’apanage de l’époque moderne. Toutes religion et époque confondues, les rituels liés au repos des morts ont représenté un enjeu majeur comme en attestent les traces des premières sépultures.

Les funérailles de nos lointains ancêtres 

Si la période préhistorique a vu naître les prémices des rites funéraires, les funérailles pratiquées chez les Romains n’avaient rien à envier aux hommages d’aujourd’hui. À l’époque, tout citoyen avait droit à un hommage personnel, et ce, quelle que soit sa classe sociale. Les funérailles des plébéiens étaient plutôt sommaires, mais leurs cendres pouvaient tout de même reposer dans un columbaria. Les plus aisés quant à eux avaient droit à des Pompa Funebris constituées d’un ensemble de rituels comprenant cortèges funéraires, musiciens, danseurs, lectures d’éloges, avant d’être crématisé sur un bûcher. L’inhumation faisait aussi partie de la tradition des funérailles et était plus ou moins employée selon les époques. Il était aussi interdit de reposer à l’intérieur des cités et des lieux dédiés au repos des morts étaient aménagés. 

Avec le développement de l’ère chrétienne, l’inhumation devient le seul mode de funérailles accepté et les défunts peuvent reposer au sein d’une cité. L’Église catholique était désormais chargée de l’organisation des funérailles et veillait à offrir une dernière sépulture au défunt, dont la qualité de l’emplacement est parfois motivée par une généreuse donation. Toutefois, le flot de morts causé par les différentes épidémies Moyen-Âge a conduit à la création de fosses communes et surtout à la naissance de confréries répondant à la nécessité d’organiser des funérailles rapidement et en grand nombre pour des questions de salubrité. 

Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle et l’éboulement d’une fosse du cimetière des Innocents en France remplissant la cave d’une maison de cadavres pour que les autorités prennent conscience de la nécessité de réformer les lieux de sépulture et les funérailles. C’est au début du XIXe siècle que Napoléon sera le pionnier de réels changements. Il donnera à travers plusieurs grandes décisions, une impulsion à l’Europe tout entière, ouvrant aussi progressivement une réelle porte d’entrée aux courants crématistes.

Les prémices des funérailles avec crémation en Belgique au XXe siècle

Dans certains autres pays européens, les funérailles avec crémation ont été autorisées dès la fin des années 1880.  En Belgique, il a fallu attendre mars 1932 pour qu’une loi soit promulguée en ce sens et c’est seulement près d’un an après, en juin 1933 qu’a eu lieu la toute première crémation. Cependant, à l’époque, il fallait que le défunt ait de son vivant formellement explicité le désir d’être crématisé et la législation funéraire ne prévoyait pas d’alternative à l’inhumation des cendres. C’est seulement en juillet 1971 que de nouveaux rites de funérailles sont introduits puisque l’urne peut désormais être placée dans un columbarium ou les cendres répandues dans un cimetière. Six ans plus tard, en 1977, il devient obligatoire pour toute commune belge de disposer d’une pelouse de dispersion et d’un columbarium. Si cette année-là, le pays n’enregistrait qu’environ 3 200 crémations sur 100 000 décès, en 2001, le nombre de crémations avait été multiplié par 10, pour atteindre plus de 35 000 funérailles avec crémation effectuée.

Les tendances d’aujourd’hui

Ainsi, en 2019 plus de 65 000 crémations ont été réalisées représentant un peu plus de 60 % de l’ensemble des funérailles conduites par les pompes funèbres. Toutefois les chiffres sont assez disparates selon les régions. En Flandre, les inhumations ne représentent que 29 % des funérailles, alors qu’en Wallonie la crémation reste minoritaire avec seulement 47 % de crémation. Cependant, il est utile de rappeler qu’il y a une dizaine d’années, la Wallonie n’enregistrait que 28 % de crémation. Sur l’ensemble du territoire, la dispersion des cendres semble être la destination la plus plébiscitée puisqu’elle représente 49 % des crémations. Indéniablement la crémation séduit de plus en plus de Belges, mais ces nouvelles tendances quant aux funérailles ne se limitent pas qu’au type de sépulture. Depuis le 15 avril 2019, même en Wallonie, il est possible de choisir un cercueil en carton ou en osier, permettant ainsi à toute personne le souhaitant de bénéficier de funérailles écologiques.

Vers de nouveaux rites funéraires

Bien que la crémation ait un impact carbone moindre que l’inhumation, certains détracteurs lui reprochent la combustion du cercueil qui entraîne une production importante de gaz à effet de serre. Ainsi, de nouveaux modes de funérailles sont à l’étude en Belgique et sont déjà autorisation dans d’autres pays du monde :

  • L’humusation est un rite funéraire qui consiste à placer un défunt hors-sol, sur un lit de broyat de bois d’élagage et de le recouvrir avec cette même matière végétale broyée, permettant selon les partisans de cette méthode, un retour plus « naturel » à la terre. Cependant l’étude réalisée par l’université de Louvain ne s’étant pas avérée concluante, les Wallons doivent se tourner vers des funérailles plus traditionnelles.
  • L’aquamation funéraire équivaut à une sorte de bio-incinération. La dépouille mortelle du défunt est placée dans de l’eau chaude contenant des hydroxydes et des carbonates qui dissolvent les chaires et assouplissent les os. 
  • La lyophilisation réduit un défunt en cendres en plaçant un corps dans le l’azote liquide qui, une fois « congelé » est détruit en particules fines grâce à l’aide d’une table vibrante. Tout comme pour une aquamation, les restes sont ensuite réunis dans une urne et remis à la famille après les funérailles. 
Catégorie
Obsèques
Publié le
6 août 2021