Les rites funéraires en Belgique

Depuis des siècles, les vivants honorent leurs morts à travers un ensemble de rites funéraires propres à chaque religion. Malgré l’évolution des mœurs et des tendances funéraires, certaines familles restent aujourd’hui encore profondément attachées aux valeurs de leurs confessions et cela s’en ressent dans l’organisation des obsèques. La Belgique recense des fidèles de toutes les religions, ainsi les pompes funèbres s’adaptent à chaque demande pour permettre aux familles en deuil de rendre un dernier hommage au défunt selon les rites funéraires de sa confession.  

Les rites funéraires catholiques 

La Belgique compte aujourd’hui plus de 40 % de catholiques. Bien que la plupart ne soient pas des pratiquants, certaines cérémonies funèbres restent profondément influencées par les rites funéraires catholiques. Bien que la crémation ait été longtemps interdite par l’Église catholique, elle est tolérée depuis 1963 à condition qu’elle ne soit pas pratiquée dans le but de manifester une provocation envers la foi.

Les rites funéraires catholiques sont les suivants :

  • Une veillée funèbre de trois jours est organisée au funérarium ou au domicile du défunt, avant les obsèques, afin d’honorer la dépouille du défunt à travers des pensées, des prières ou quelques instants de recueillement.
  • Ensuite, une cérémonie funèbre est organisée dans une église. Le prêtre prononce la Parole de Dieu et les célébrations sont rythmées par des prières, des chants liturgiques, mais aussi des éloges funèbres. 
  • Le cercueil du défunt bénéficie de bénédictions, au moment de la mise en bière, pendant l’entrée du cercueil dans l’église ou durant la mise en terre, bien que ce dernier rite soit de moins en moins pratiqué, pour des questions de logistique.
  • Les fleurs de deuil sont autorisées par les rites funéraires catholiques. 

Un non pratiquant est en droit de bénéficier de funérailles catholiques. D’ailleurs, un décès est parfois l’occasion de renouer avec la foi. À noter qu’une messe de funérailles est facturée entre 100 et 300 € selon les différents diocèses. 

Les rites religieux protestants 

Les rites protestants sont réputés pour leur relative sobriété. Aucune toilette mortuaire n’est prévue et la veillée funèbre ne fait pas partie de la tradition. Néanmoins, une cérémonie funèbre est organisée au temple, avec la particularité de se concentrer sur les vivants. À l’instar des rites catholiques, des chants liturgiques sont prévus, ainsi que la lecture de textes bibliques, mais pas de prière pour célébrer l’âme du défunt. Il n’y a généralement pas de fleurs et bien que le cercueil puisse être équipé d’un emblème, il reste plutôt discret. Le pasteur peut être aussi présent lors de l’inhumation, bien que la crémation soit autorisée depuis 1898 aussi bien chez les calvinistes que les luthériens.

Les funérailles musulmanes

Longtemps, les défunts de confession musulmane décédés en Belgique étaient rapatriés dans leur pays d’origine afin de pouvoir être inhumés selon la tradition, la législation funéraire en vigueur ne permettant pas de respecter certains rituels essentiels. Depuis la réforme de 2019, cependant, tout individu qui le désire peut être mis en terre dans un linceul, à condition que celui-ci soit homologué.

Contrairement aux rites funéraires catholiques où la toilette mortuaire n’est pas pratiquée, chez les musulmans elle tient une place centrale et permet de purifier la dépouille mortelle. Une fois le défunt enveloppé, une prière rituelle, le Salat al-Janaza, est prononcée par l’imam.

La plupart du temps il n’y a pas de cérémonie funéraire organisée à la mosquée, seulement un moment de recueillement devant la fosse où seuls les hommes sont invités à participer. Les rites funéraires musulmans exigent que le défunt soit inhumé le visage tourné vers la Mecque. Ainsi, en Belgique, certains cimetières ont aménagé des parcelles pour les défunts musulmans afin de leur permettre de reposer selon les rites funéraires propres à leur confession. 

Les rites funéraires juifs

Les rites funéraires juifs accordent également une grande importance au moment de la toilette mortuaire (Tahara). Celle-ci est effectuée par un membre de la Hevra Kaddisha et précède la tenue de la veillée funèbre. La coutume demande à ce qu’un défunt soit toujours veillé et qu’à aucun moment il ne reste seul, du moment du décès jusqu’à son inhumation. Aucune cérémonie n’est organisée à la synagogue qui est considérée comme un lieu dédié aux vivants. Ainsi le rabbin prononce la prière des morts avant la mise en terre du linceul. Dans la confession juive, il est considéré que tant qu’un défunt n’est pas inhumé, son âme demeure en souffrance ce qui explique qu’il soit d’usage d’organiser les obsèques le plus tôt possible. La crémation demeure interdite.

Les obsèques laïques

Stricto sensu, il n’existe pas à proprement parler de rites funéraires laïques. Néanmoins, les célébrations civiles répondent tout de même à certaines traditions destinées à commémorer la mémoire de l’être aimé. La cérémonie funéraire laïque, qui répond à un moment fort des obsèques et chargé en émotions, peut être organisée dans une salle de réception ou dans un funérarium qui dispose généralement d’un espace dédié pour les familles. Après l’accueil des proches endeuillés, différents intervenants se succèdent et prononcent quelques paroles en bons souvenirs du défunt.  À l’issue de l’inhumation ou de la crémation du cercueil, un verre du souvenir peut être organisé dans une ambiance plus intimiste pour partager une brève collation.

Catégorie
Obsèques
Publié le
6 août 2021