Que faire de l’urne funéraire et des cendres ?

Lorsqu’un décès survient, sauf si un défunt a, de son vivant, stipulé ses volontés concernant le devenir de son urne funéraire, c’est à la famille qu’incombe la décision de trouver un lieu de sépulture en accord avec ses valeurs et à son image. Depuis les récentes réformes funéraires et la montée croissante de la crémation en Belgique, les possibilités quant à la destination de l’urne funéraire se multiplient élargissant ainsi le champ des possibles relatives au lieu de recueillement. 

Aujourd’hui, la législation funéraire concernant les urnes funéraires permet notamment de :

  • la conserver chez soi,
  • l’inhumer dans une cavurne, dans une concession ou dans un terrain privé,
  • la placer dans une loge de columbarium,
  • la sceller sur un monument existant,
  • la jeter à la mer,
  • disperser les cendres dans un espace collectif,

Conserver une urne funéraire chez soi : une prise de décision réfléchie

À la suite d’une crémation, un proche du défunt peut se dévouer pour conserver l’urne funéraire chez soi. Cependant cette décision implique une certaine responsabilité et une décision collégiale de la famille afin d’écarter tout potentiel conflit ultérieur. L’urne funéraire doit toujours être traitée avec respect et dignité. Aussi, il est important avant de motiver une telle décision de mesurer le pour et le contre. Garder une urne funéraire dans son domicile rend parfois plus difficile le processus de deuil. 

Inhumation en terrain concédé ou dans une cavurne 

Les cimetières communaux sont pourvus de parcelles destinées à l’accueil des urnes cinéraires. Elles peuvent être inhumées à l’instar d’un cercueil, en pleine terre ou dans un caveau – on parle alors d’une cavurne – dans un terrain concédé pour lequel il faut s’acquitter des frais de location. Ces frais sont assez variables toutefois, les prix moyens constatés sont compris entre 450 et 900 € pour une concession cinéraire de 30 ans, auxquels il faut rajouter les frais liés à l’achat d’un monument. Il est aussi possible d’inhumer une urne funéraire dans une concession familiale pour corps, à condition qu’il y ait assez d’espace disponible.

Comment inhumer une urne funéraire dans un terrain privé ?

Si la Belgique interdit l’inhumation d’une urne funéraire dans l’espace public, il demeure possible d’opter pour une sépulture dans un terrain privé, à condition de faire les démarches nécessaires auprès des administrations compétentes et d’avoir la permission du propriétaire. L’urne funéraire doit alors être biodégradable. Cette alternative permet l’utilisation de réceptacles écologiques comme l’urne qui transforme les cendres en arbre. Il est aussi permis de disperser les cendres du défunt sur un terrain privé.

Toutefois, il est important de préciser que le terrain privé n’est pas la seule alternative au cimetière. Face à la popularité d’un tel mode de sépulture et compte tenu de la volonté croissante des individus de disposer d’un lieu de repos écologique, mais aussi plus personnel, les demandes pour reposer dans le bois de Soleilmont se multiplient. Ainsi à quelques kilomètres seulement de Charleroi, il est possible d’offrir un mémorial végétal à un proche, en louant un arbre familial ou partagé.

Placer l’urne funéraire dans une loge de columbarium

Certaines familles souhaitent que l’urne cinéraire contenant les cendres de leur proche repose au cimetière sans toutefois devoir assurer le nettoyage de la sépulture ni payer les frais de conception et de pose d’une pierre tombale qui représente tout de même un coût important. Ainsi, elles se tournent vers la location d’une loge de columbarium, un édifice funéraire collectif. Si le prix d’une loge n’est pas nécessairement inférieur à celui d’une concession pour cendres, cette alternative engrange moins de frais funéraires et l’entretien est assuré par le personnel du cimetière. 

Sceller l’urne funéraire sur un monument existant

Si un proche décédé repose déjà dans un cimetière, il est possible de sceller l’urne funéraire sur un monument existant, en faisant appel à un professionnel ou en réalisant l’opération soi-même, après avoir fait les démarches pour obtenir les autorisations nécessaires. Cependant, il faut garder à l’esprit que dans ces conditions, l’urne est exposée à la pluie, au vent, et au gel. Il est donc indispensable de veiller à ce qu’elle soit bien fixée et fabriquée dans un matériau non gélif.  

Jeter les cendres en mer du Nord

Bien que moins bien répandue que les autres alternatives, jeter une urne funéraire à la mer est un geste symbolique et qui permet réellement d’offrir au défunt une sépulture bucolique, dans un lieu chargé en émotions. Certaines entreprises de pompes funèbres proposent aussi d’organiser une cérémonie d’adieu en mer en respectant les rites funéraires maritimes et fournissent à l’issue des commémorations un document mentionnant les coordonnées géographiques exactes où les cendres ont été dispersées. Toutefois il faut noter que l’urne funéraire utilisée doit être hydrosoluble. 

Disperser les cendres dans un espace collectif

Depuis la fin des années 1980, la plupart des communes sont dotées d’une aire cinéraire collective appelée pelouse de dispersion. Il s’agit d’un espace collectif, entretenu par la commune et destiné à l’accueil des cendres de toute personne dont le choix se porterait sur une telle sépulture. La dispersion des cendres y est gratuite, toutefois si le défunt n’est pas inscrit au registre de la population, des frais peuvent être facturés par la commune.

Urne funéraire ou bijou cinéraire ?

La réglementation funéraire belge n’interdit pas de séparer les cendres d’un défunt. Ainsi, il est tout à fait envisageable d’en prélever une partie avant leur dispersion ou l’inhumation de l’urne pour les placer dans un bijou cinéraire. Pendentif, bracelet, boucles d’oreilles, le catalogue des pompes funèbres ne manque pas d’imagination et offre à tous ceux qui le souhaitent de conserver une partie de l’être aimé près de leur cœur. 

Catégorie
Obsèques
Publié le
6 août 2021