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Panorama des décès en Belgique et tendances funéraires
En près de 20 ans, le taux de mortalité en Belgique a baissé d’environ 25 % et représente désormais 9,4 pour 1000 chez les hommes et 9,5 pour 1000 chez les femmes. En 2019, il y a eu 62 420 décès enregistrés en Flandre, 37 409 en Wallonie et 8 916 dans la Région de Bruxelles-Capitale et nombre de décès en Belgique reste plutôt constant. Plus généralement, à l’instar d’autres pays industrialisés, les conditions de vie en Belgique, tant en matière d’hygiène, que sur le plan de la santé tendent à améliorer l’espérance de vie à la naissance, bien que la sédentarisation des populations mette en lumière certaines affections et influe sur les causes de décès.
Les principales causes de décès en Belgique
D’après l’office belge de statistique en 2018, dans l’ensemble des régions, les trois principales causes de décès les plus courantes étaient :
- Les maladies cardiovasculaires (25,9%),
- Les tumeurs (25 %),
- Les maladies du système respiratoire (11,7%).
Avec toutefois une disparité entre les deux sexes, les hommes décédant principalement de tumeurs à 28,2 %. Les autres décès sans distinction de sexe étant principalement dus à des maladies neurodégénératives, des affections chroniques ou à des morts violentes (accident de la circulation, homicide ou suicide).
Ferait-il mieux vivre dans certaines régions que d’autres ?
En 2019, l’espérance de vie des Belges était estimée à 81,8 ans toutes régions confondues. Si en Flandre, elle était de 82,7 ans et à Bruxelles-Capitale de 81,6 ans, en Wallonie elle n’est que de 80,3 %, une nette différence est palpable chez les femmes qui ont une espérance de vie à la naissance de 84 ans contre seulement 79,6 chez les hommes. Un score qui reste raisonnable, mais bien moindre, comparé à certains pays voisins, à relativiser toutefois l’espérance de vie au début du XXe siècle n’étant en moyenne que de… 37 ans. Ce vieillissement croissant de la population, palpable surtout ces dernières décennies, a une profonde influence sur les rituels funéraires. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, la tendance n’est pas de répéter les cérémonies de ses ancêtres, mais plutôt de s’en affranchir.
Crémation en Flandre en inhumation en Wallonie
Avec près de 120 000 morts par an, il est légitime de se pencher sur la question des rites funéraires. Sans grande surprise, la crémation commence à s’imposer comme une alternative viable à l’instar des tendances palpables dans l’ensemble de l’Europe. Après des débuts difficiles et peu d’engouement jusqu’au début des années 1990, il a fallu attendre les années 2010 pour qu’elle dépasse timidement les 50 %, engendrant une adaptation de l’offre funéraire et l’ouverture de nouveaux crématoriums que l’on dénombre désormais à 19. Cependant, la crémation ne rencontre pas le même succès dans toutes les régions belges. Selon une étude menée par les crématoriums du service public :
- La crémation est très largement majoritaire en Flandre où elle représente 71 % des obsèques organisées en 2019.
- Dans la Région de Bruxelles-Capitale où sont brassés des individus de différentes confessions, la crémation représente un peu plus de la moitié des funérailles célébrées soit 56 %.
- En Wallonie, qui recense principalement des provinces très ancrées dans les traditions catholiques, le taux de crémation n’est que de 47 %.
L’écologie : la nouvelle problématique du funéraire ?
Moins polluer au travail, revoir sa manière de partir en vacances, et consommer au quotidien de manière plus raisonnée n’est plus qu’une simple lubie, les Belges étant réellement investis dans la préservation de la planète. Si l’émergence de ces préoccupations s’en ressent dans le mode de vie, elles sont aussi prédominantes dans la mort. Ainsi, outre la crémation, le cercueil en carton ou en osier, rendu légal en Wallonie à la suite d’une réforme en 2019 commence à trouver un public. Auprès des agents funéraires, les questions sur le déroulement des obsèques laissent place à des interrogations sur les procédés funéraires et sur leur impact sur l’environnement. L’objectif zéro phyto du Programme wallon de réduction des pesticides devient une priorité dans les cimetières qui se végétalisent et se réinventent. Et vouloir reposer dans un cimetière forestier ou dans un bois cinéraire paraît aujourd’hui presque une démarche naturelle.
Une volonté palpable d’anticiper ses obsèques
Face au coût relativement élevé des obsèques en Belgique, en moyenne compris entre 2 500 et 3 600 €, mais pouvant facilement monter à plus de 6 000 €, le secteur funéraire renforce ses offres et se diversifie, offrant davantage de liberté aux souscripteurs. Longtemps, la prévoyance funéraire n’a pas été vue d’un très bon œil. Ses détracteurs lui reprochaient une relative rigidité, des prestations standardisées et trop peu de transparence quant à la qualité des fournitures utilisées. Désormais les formules ont évolué, se sont enrichies pour parer à toutes les éventualités, mais aussi de permettre à tout un chacun de préparer des obsèques anticipées en choisissant le détail des prestations des pompes funèbres tout en bénéficiant de la protection des fonds. Ainsi près de 15 % de Belges sont titulaires d’un contrat-obsèques en prestations.
Obsèques
6 août 2021