Même la mort a un prix

En près d’un demi-siècle, en Belgique, le prix de la mort a été multiplié par trois, et ce, malgré l’émergence de nouvelles formules plus minimalistes et la démocratisation de la crémation. Si le décès d’un proche est toujours vécu comme une épreuve douloureuse, les familles se heurtent en plus du deuil, à un ensemble de formalités à accomplir et doivent non seulement amorcer les démarches pour régler la question de la succession, mais aussi celle de l’organisation des funérailles. L’une comme l’autre menant souvent à des conflits même dans les familles les plus soudées. Et pour cause, souvent sous-évalué, le prix de la mort représente une dépense d’environ 5 000 €, même pour des obsèques sans cérémonie en grande pompe. 

Le secteur funéraire reste relativement opaque

Dans d’autres domaines, pour avoir l’estimation d’un coût, il suffit de contacter une entreprise, de formuler une demande et d’étudier le devis envoyé en retour. En suivant cette logique, obtenir un devis des pompes funèbres chiffrant le prix de la mort ne devrait donc pas être problématique. Or, peu d’entreprises funéraires communiquent avec transparence sur leurs tarifs. Il suffit de contacter une entreprise de pompes funèbres pour constater que les prix énoncés sont plutôt vagues, parfois le devis envoyé est incomplet ou ne correspond pas à la demande initiale, et, dans certains cas la formule proposée est si peu claire qu’il faudrait entamer une formation mortuaire pour prétendre la comprendre ! 

Quelques surprises sur la note finale

Aussi, au moment de recevoir la facture certaines familles notent avec étonnement que le prix de la mort demandé n’est pas celui annoncé sur le bon de commande signé avec l’entreprise de pompes funèbres. Si certaines entreprises funéraires font les choses en bonne et due forme, malheureusement ce genre de pratique reste assez courant et peut semer le doute chez les familles en proie au deuil. 

Pourquoi est-il si difficile d’estimer le prix de la mort ? 

La difficulté d’estimer le coût des obsèques ne se limite pas au manque de transparence des pompes funèbres. En effet, chaque circonstance de décès est différente et tous les défunts ne stipulent pas les mêmes dernières volontés. Ainsi, définir un prix standard pour la mort est une tâche ardue et pour y voir plus clair, il est nécessaire de détailler ce que peuvent proposer les entreprises de pompes funèbres.

En premier lieu, il faut tenir compte des prestations minimales proposées par les entreprises funéraires :

  • La mise en bière, la levée du corps après la mise en bière et le transport du défunt vers le cimetière ou le crématorium,
  • La fourniture d’un cercueil correspondant à la destination du corps : crémation, tombe en pleine terre ou caveau,
  • L’ensevelissement du cercueil dans une concession ou sa crémation.

Ces services sont obligatoires et doivent être exécutés de manière exhaustive afin d’assurer des funérailles avec dignité et conformes à la législation funéraire belge. Mises bout à bout, ces prestations coûtent environ 1500 €, ce qui permet d’avoir une idée sur ce que peut être au bas mot, le prix de la mort. 

Toutefois, en pratique, les familles endeuillées préfèrent personnaliser les obsèques de leur proche et optent donc pour les prestations ou accessoires funéraires suivants :

  • une toilette mortuaire ou des soins de conservation du corps pour rendre sa dignité au défunt,
  • une veillée funèbre au centre funéraire avant les funérailles,
  • la publication d’une nécrologie dans la presse locale pour annoncer publiquement le décès,
  • l’organisation de célébrations : messe, cérémonie civile et tout ce que cela implique : service de porteurs, location d’un corbillard, maître de cérémonie, fleurs de deuil, imprimés mortuaires,
  • un verre du souvenir après-obsèques pour remercier les convives du déplacement et honorer une dernière fois le défunt.

Ainsi, le prix de la mort peut doubler et même tripler selon la qualité des prestations choisies. À cela il faut rajouter parfois quelques suppléments. Pour la location d’une loge de columbarium ou d’une cavurne, il faut compter entre 350 et 900 €, alors qu’une concession funéraire ou un caveau familial peut se chiffrer à plusieurs milliers d’euros. Sans oublier l’achat d’une pierre tombale qui, aussi rudimentaire soit-elle, représente un budget conséquent, entre 800 et 2500 € en moyenne. Aussi, il faut penser à l’éventualité d’un décès à l’étranger ou dans une commune éloignée du lieu du trépas. Dans ces cas-là, le prix de la mort comprend les frais de rapatriement ou de transport du corps.

Anticiper le prix de la mort de son vivant 

À l’instar de toute dépense importante de la vie, le prix de la mort peut s’anticiper de son vivant. Face aux coûts importants liés à l’organisation des obsèques et à l’investissement de temps que demandent les formalités administratives, de plus en plus de Belges, et pas nécessairement en fin de vie, font le choix de la prévoyance funéraire qui permet de :

  • soulager financièrement ses proches,
  • assurer le respect des dernières volontés le moment venu, 
  • pourvoir aux funérailles anticipées en décidant soi-même du détail des prestations,
  • pallier le prix de la mort en bloquant le tarif des obsèques,
  • bénéficier de la protection du capital versé.

Cette formule, accessible à tout un chacun grâce à l’échelonnement des versements proposés par les entreprises de pompes funèbres, permet de régler toutes les questions relatives à la préparation des funérailles. Lors de l’entretien avec un conseiller funéraire, un point est fait sur les différentes possibilités, sur les prestations qui pourraient le plus correspondre aux valeurs d’un individu et à la manière dont il souhaite organiser son départ. Ainsi, le moment venu, la famille peut vivre son deuil plus sereinement et concentrer ses efforts sur le dernier adieu. 

Catégorie
Obsèques
Publié le
6 août 2021