Opter pour le don d’organes

Lorsqu’il s’agit de prendre des dispositions concernant sa fin de vie, il est essentiel de se poser la question du don d’organes. Face au vieillissement général de la population, les demandes concernant les greffes d’organes sont en perpétuelle augmentation, mais la proportion de donneurs reste aujourd’hui insuffisante. Ainsi, des individus décèdent chaque jour parce qu’ils n’ont pu bénéficier d’une greffe à temps. Si le sujet peut s’avérer délicat, une réflexion n’en est pas moins nécessaire pour déterminer ce qui semble être la meilleure décision. Chacun est libre de consentir et même se porter volontaire pour le prélèvement de tous ou une partie des organes et des tissus après son décès ou au contraire s’y opposer. Il faut toutefois noter que depuis 1986, selon la législation belge, tout individu est présumé potentiel donneur. 

Donner ses organes : à quoi ça sert ?

La Belgique est l’un des pays d’Europe qui enregistre le plus de greffes et où le don d’organes est plutôt commun. Avec le principe de consentement présumé qui simplifie le don de matériel corporel humain et d’organes, un système hospitalier à la pointe de la technologie, le Plat Pays dispose de conditions plutôt favorables pour ce genre de pratiques médicales. En 1960 à Bruxelles a eu lieu la première transplantation de rein, en 1968, la première transplantation pulmonaire, en 1969, à Louvain, la première greffe hépatique et en 1973, la première transplantation cardiaque. Si avant l’arrivée des immunosuppresseurs, la survie des patients transplantés état limitée, après quelques balbutiements, les greffes d’organes se sont démocratisées dans les années 1980, apportant à un nombre incalculable d’individus des espoirs de rémission voire même de guérison. Un donneur peut sauver plusieurs vies et améliorer la condition médicale de plusieurs dizaines de patients. En 2019, 380 000 belges avaient fait la démarche de manifester leur volonté explicite de donner leurs organes.

Comment procéder ?

Depuis le 1er juillet 2020, la procédure pour faire enregistrer ses volontés a été simplifiée. Auparavant, il était uniquement possible de se rapprocher de l’administration communale pour faire enregistrer sa volonté auprès de la base de données centrale. Désormais, il est possible de formuler ses souhaits quant au don d’organes de plusieurs manières :

  • S’adresser à un médecin avec lequel une relation thérapeutique est établie. Généralement il s’agit du médecin traitant.
  • Faire soi-même les démarches sur le site internet masante.be
  • À noter que les personnes qui ne sont pas en mesure d’exprimer leurs dernières volontés seules et les individus mineurs n’ont d’autre choix que de faire appel à l’administration communale.

Avant de faire son choix, il faut retenir que le don d’organes est gratuit et anonyme. Le receveur n’a aucune indication concernant l’identité du donneur et vice versa.

Il s’agit d’un geste altruiste, révocable à tout moment et sans devoir en motiver la décision, qui ne peut donner lieu à aucune compensation financière ni à aucune forme de rémunération. Les frais médicaux liés à la greffe d’organes sont couverts par la mutualité du receveur et le donneur a la garantie que son don et sa dépouille seront traités avec la plus grande dignité. Aussi, il faut garder à l’esprit que cette procédure médicale fait l’objet d’une surveillance étroite. Le décès du donneur est constaté par trois médecins différents, indépendants de l’équipe de coordination chargée de la transplantation.  

Le don d’organes : pourquoi franchir le pas des démarches ?

Formuler ses volontés quant au prélèvement d’organes après le décès n’est pas seulement une décision binaire (consentement explicite ou opposition). Si aucune démarche n’est entreprise de son vivant pour se manifester auprès du Registre national, le principe de consentement présumé s’applique et ce, pour toute personne âgée d’au moins 18 ans et inscrite au registre des populations depuis au moins 6 mois. De ce fait, après la mort d’un individu, le corps médical peut procéder à des transplantations puisqu’aucune opposition au prélèvement n’est actée.

Aussi, depuis la réforme de loi de 2007 renforçant le principe du consentement présumé, en l’absence d’un écrit, un médecin n’est pas tenu de prendre en compte le refus du don d’organes par la famille. C’est pourquoi, quelle que soit sa décision, il est primordial d’accomplir les démarches. En Belgique, tout individu peut stimuler à quell(e) destination(s) il conscient à ce que ses tissus et organes prélevés soient utilisés :

  • Don d’organes pour la transplantation. Concerne la question des prélèvements d’organes : reins, cœur, poumon, foie, pancréas en vue d’une transplantation chez un patient en attente d’une greffe.
  • Don de matériel corporel humain pour la transplantation. Concerne les prélèvements de tissus : cornée, peau, cartilage, valves cardiaques, artères qui serviront des patients en attente de transplantation.
  • Don de matériel corporel humain pour la fabrication de médicaments. Bien que moins médiatisée que le don pour la greffe, cet acte permet de participer à la conception de traitements pour le cancer et des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.
  • Don de matériel corporel humain pour la recherche. Contrairement au don d’un corps à la science, cette initiative ne consiste pas à renoncer à sa dépouille, mais plutôt d’autoriser certains prélèvements pour faire avancer la science.
Publié le
6 août 2021