Quel est le coût de rapatriement d’un corps ?

Le coût de rapatriement d’un corps est souvent sous-estimé. Bien qu’il paraisse naturel que cette démarche soit assez coûteuse puisqu’elle demande parfois de transporter une dépouille mortelle d’un coin du globe à un autre, sans être soi-même confronté un jour à une telle situation, il est difficile de se faire une idée du prix. Pourtant, chaque année, plusieurs centaines de Belges décèdent à l’étranger et leurs familles doivent non seulement assumer la dépense liée au transfert du corps, mais aussi accomplir un ensemble de démarches administratives. 

Prendre en compte le prix des prestations des pompes funèbres locales 

Une fois les autorités locales prévenues du décès du proche, elles établissent un acte de décès, un document fondamental pour amorcer les formalités de rapatriement. Ensuite, une entreprise de pompes funèbres locale prend le relais. Elles facturent un ensemble de prestations funéraires qui influent sur le coût de rapatriement du défunt : 

  • l’assistance aux démarches administratives sur place, 
  • l’accomplissement des formalités auprès des services consulaires, celles liées au laissez-passer mortuaire, et à l’autorisation de transport, l’obtention d’un certificat de non-contagion, etc.,
  • la toilette mortuaire et les soins de conversation du corps,
  • la mise en bière du défunt dans un cercueil hermétique, la levée du corps et le transport de la dépouille jusqu’à l’aéroport de départ,
  • l’organisation d’une cérémonie funèbre si la famille fait le déplacement sur le lieu du décès.

Quel est le coût d’un cercueil en zinc pour rapatriement 

Il faut noter que les accords ou arrangements internationaux sur le transport des défunts ratifiés par la plupart des pays membres de l’Union européenne exigent qu’un défunt soit transporté dans un cercueil pourvu d’une enveloppe en zinc et d’un filtre épurateur. Ceci pour des questions de salubrité. Si la pertinence d’une telle mesure est régulièrement remise en cause surtout lorsqu’il s’agit d’un rapatriement de courte distance, en pratique, le cercueil zingué reste aussi imposé par la plupart des compagnies aériennes ce qui représente un investissement conséquent à prendre en compte dans le prix d’un rapatriement. La mise en conformité d’une bière en vue de son transport est généralement facturée 500 €, voire un peu plus si le cercueil est muni d’un hublot. À cela il faut ajouter les soins de thanatopraxie facturés en moyenne 300 €.

Coût de rapatriement : de l’importance du mode de transport utilisé

Bien que le coût de rapatriement d’un défunt soit étroitement lié au pays du lieu de décès, il est aussi important de tenir compte des modalités de rapatriement. Le rapatriement d’un corps de l’étranger peut se faire de plusieurs manières : 

  • par le biais du transport aérien, lorsqu’il s’agit de moyennes ou longues distances, ou pour un transfert de courte distance si aucune autre éventualité ne peut être envisagée. Le tarif étant généralement basé sur la corpulence du défunt et le poids du cercueil.
  • par bateau à condition qu’il existe une liaison maritime régulière et que la compagnie possède les infrastructures nécessaires au transport d’un défunt.
  • par voie terrestre dans un fourgon funéraire, pour les décès survenus dans une région frontalière et non loin du lieu d’inhumation prévu. Le coût de rapatriement est alors calculé sur la distance à parcourir.

Il faut aussi garder à l’esprit qu’un rapatriement se fait rarement sans le déplacement d’au moins un membre de la famille pour mener les opérations sur place et veiller à ce que les démarches soient entreprises en temps et en heure. Ainsi, ce sont aussi parfois des familles entières qui se rendent sur le lieu de décès, ne serait-ce que dans l’optique de commencer à vivre leur deuil plus sereinement. Dans ce cas précis, il faut aussi compter les frais de séjour des proches dans le coût de rapatriement. 

Des coûts dépassant parfois le prix d’obsèques complètes…

En tenant compte de tous ces facteurs, il n’est pas rare que le coût de rapatriement d’un défunt dépasse à lui seul largement les 5 000 €, c’est-à-dire plus ou moins le prix de funérailles en Belgique. Toutefois, il est nécessaire de relativiser cette dépense. D’une part, certaines prestations auront été déjà assurées par les pompes funèbres présentes sur le lieu de décès, et donc ces charges ne seront pas facturées une deuxième fois par l’entreprise chargée de mener à bien l’inhumation.

Bien qu’il s’agisse d’une piètre consolation sachant qu’il faudra tout de même s’acquitter des frais relatifs à la cérémonie funèbre, de la location d’une concession funéraire et aussi de l’achat d’une pierre tombale, il semble utile de le mentionner. D’autre part, pour de courtes distances, le transport funéraire aérien reste largement abordable surtout dans l’enceinte de l’Union européenne. 

Prévoir le coût de rapatriement de son vivant 

Nul n’est sans savoir qu’un décès peut survenir subitement et sans forcément laisser le temps de prendre des dispositions de son vivant pour anticiper le coût de rapatriement. Un transport de corps à l’international n’est pas seulement une charge financière, il s’agit d’une véritable épreuve qui peut creuser la peine de proches en deuil. Sans être trop fataliste, quelques règles de bon sens s’imposent pour prévoir cette éventualité :

  • se renseigner sur les couvertures offertes par sa carte bancaire en cas de décès brutal lors d’un séjour touristique ou d’un déplacement lié au travail,
  • souscrire une assurance rapatriement avant tout déplacement en dehors de l’Union européenne et vérifier quelles prestations sont couvertes,
  • rédiger un dépôt de volonté et l’enregistrer auprès de l’administration communale, en laisser une copie à une personne de confiance pour que si la situation se présente, la famille sache que faire,
  • contracter une prévoyance funéraire en prestations pour soulager les proches des frais d’obsèques, mais aussi de l’éventuel coût de rapatriement.
Catégorie
Obsèques
Publié le
6 août 2021